1999.09.13

1999.09.13

L’INVISIBLE QUI FAIT MAL: UNE CONFÉRENCE

La chercheure Karen Messing est une excellente ambassadrice des femmes au travail. Elle profite de toutes les tribunes pour parler de leur santé et de leur sécurité et des problématiques qui les touchent plus particulièrement, tel cet invisible qui fait mal. Elle en a d’ailleurs fait une présentation fort intéressante dans le cadre des activités québécoises de la Semaine nord-américaine de la sécurité et de la santé au travail organisées par Développement des ressources humaines Canada et auxquelles participait la FTQ, au printemps dernier.

Elle donne comme exemple la force exercée par une couturière durant une journée de travail : par les membres supérieurs qui soulèvent plus de 3500 kilos de jambes de pantalon, crochets et ciseaux; 16800 kilos par les membres inférieurs pour l’actionnement de la pédale de la machine à coudre!

«Malgré cela, dit Karen Messing, on porte moins d’attention à ce type de travail dit léger par rapport à d’autres travaux exécutés par des hommes qui soulèvent de grosses charges. C’est cela l’invisible qui fait mal.»

Dans l’entretien ménager, ce sont les caractéristiques suivantes qui font que l’entretien dit léger s’alourdit avec les journées, les semaines et les années: la variété des positions, les étirements multiples, le nombre d’objets déplacés et nettoyés, la quantité de petits gestes. Ce travail est plus répétitif et occasionne souvent aux femmes des problèmes de santé et de sécurité différents de ceux que connaissent les hommes pour le déplacement de moins d’objets plus lourds.

Madame Messing et ses collègues de l’UQAM se sont aussi penchées sur le travail des préposés aux bénéficiaires (PAB) qui ont un taux très élevé d’accidents de travail, surtout au dos. Les femmes en ont 33% plus que les hommes. Ce taux est en croissance et suscite de vives inquiétudes. Les préoccupations sont liées à la répartition des tâches de manutention entre les hommes et les femmes et aux perceptions entretenues par les unes et les autres envers leurs collègues à cause de stéréotypes du genre : «Les hommes forcent plus que les femmes» ou «Les femmes en font moins que les hommes». Concrètement, les stéréotypes constituent un risque pour tout le monde.

Denis Bégin, chimiste et agent de recherche au Département de médecine du travail et d’hygiène du milieu de l’Université de Montréal

Comment remplacer les solvants dangereux en milieu de travail
De son côté, Denis Bégin, chimiste et agent de recherche au Département de médecine du travail et d’hygiène du milieu de l’Université de Montréal, a parlé des solvants organiques utilisés au Canada. Les chiffres sont faramineux:

> 1 331 000 tonnes métriques par année en circuit fermé (travailleurs très peu exposés).

> 746 000 tonnes métriques par année utilisées pour le dégraissage, le nettoyage et le décapage de toutes sortes de matériaux et d’équipements, dans les peintures et les adhésifs ainsi que dans une multitude de produits et procédés industriels.

Avec un million de travailleurs exposés, l’utilisation de solvants demeure une préoccupation majeure en santé et sécurité du travail. À la faveur de la réglementation, les entreprises recherchent des solutions de remplacement qui ne sont pas toujours recommandables.

«Les connaissances concernant les nouveaux produits dits non dangereux n’étant pas assez avancées, suggère monsieur Bégin, il est préférable d’éviter d’échanger un problème d’environnement pour un autre en santé-sécurité en faisant des substitutions non avisées.»

Il vaut mieux procéder à l’analyse de substitution pour bien évaluer les solutions de rechange et les tester avant de les implanter. Les syndicats ont sûrement un rôle important à jouer en ce domaine.

Il existe plusieurs organismes spécialisés en substitution de solvants, des banques de données et des sites Internet sur la question. Les coordonnées sont disponibles auprès du Service de la santé et de la sécurité du travail de la FTQ.

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